Réalisé par: Stanley Kubrick Année: 1980 Durée: 2h26min
Pour ce mardi classique, nous allons ouvrir les portes de l’Overlook, cet hôtel terrifiant qui cache plus d’un mystère, qui aura fait plus d’une victime et qui en aura terrifié plus d’un!
The Shining c’est l’histoire d’une famille, d’un hôtel, d’un hiver, d’une solitude et d’une folie, c’est une symphonie de l’horreur perdu en haut d’une montagne dans un hiver sans fin.
Tirée du mythique roman du même nom du grand Stephen King, le film est mis en scène par le spécial mais talentueux Stanley Kubrick. Le réalisateur choisira avec son film de minimiser le caractère spirituel du roman (au grand dam de King qui ne cachera jamais son mécontentement sur cette adaptation) pour s’intéresser davantage à la monstruosité humaine à travers le personnage de Jack Torrance (J. Nicholson), minimisant de ce fait beaucoup de personnage (comme Dick Hallorann) et créant sa propre lecture de l’oeuvre.
Kubrick mettra en lumière deux thèmes qu’il explorera dans le moindre détail et qu’on retrouvera tout au long du film: La communication et l’isolement. Ces thèmes feront vivre l’Overlook et aideront à créer un film sombre et troublant qui aura pour but de faire raisonner en nous nos peurs les plus simples et les plus terrifiantes. Une idée de génie qui sera mise en lumière par la prestation de Jack Nicholson qui laissera éclater son talent, mais aussi grâce à une réalisation travailler qui fait preuve d’un souci du détail terrifiant et bien sûr grâce à des musiques mémorables qui nous entraineront dans les couloirs de l’Overlook.
Dans Shining ce ne sont pas les effets spectaculaires qui engendrent nos angoisses mais la suggestion. C’est cette suggestion qui nous fait comprendre tout au long du film qu’une heureuse fin ne sera pas acceptée par cet hôtel machiavélique et que cette famille qui espérait un nouveau départ en venant se perdre en haut de la montagne, ne pourra que toucher du doigt la lumière avant de retomber dans la toile tissée par les démons de l’Overlook.
L’oeuvre de Stanley Kubrick transcendera avec brio son statut d’adaptation et deviendra avec le temps un classique du cinéma. Beaucoup penseront que Kubrick a dénaturé l’oeuvre de Stephen King (que j’apprécie beaucoup plus que le film) mais pour ma part je pense que Kubrick a juste réussi à créer une seconde vision de l’oeuvre laissant de côté le mystique pour s’intéresser au vice humain et ouvrir ou réouvrir des portes laissées de côté par l’écrivain. Car après tout Jack Torrance ne ne représente-t-il pas la folie qui peut toucher tout être humain qui se serait perdu dans le grand labyrinthe du désespoir ?